Le ministre de l’Education Nationale prétend avoir consulté les enseignants pendant des mois sur les réformes du lycée et de la voie professionnelle mais il n’en est rien.
Les enseignants ont certes été invités à s’exprimer pendant une dizaine de jours via internet, en pleine période de conseils de classes et dans un anonymat très relatif. Aucun retour n’a été fait par le Ministère de cette pseudo-consultation.

Au Conseil Supérieur de l’Education, toutes les organisations syndicales se sont prononcées contre ces réformes. Aucune importance : on continue sans changer une virgule.
Les enseignants français sont parmi les moins bien payés en Europe : pas grave, le PPCR va tout régler ! En fait de revalorisation du métier d’enseignant, le PPCR est un beau miroir aux alouettes avec des augmentations indiciaires à moitié abolies par le transfert primes-points (ISO transformée en points) et des promotions à la classe exceptionnelle si bien nommée que la plupart des promotions du vivier 1 ne peuvent pas être attribuées dans l’enseignement privé, sans parler du règne de l’arbitraire avec l’évaluation pérenne et sans recours pour la hors classe par les chefs d’établissement et les IPR.

Savez-vous qu’à la rentrée vous n’aurez pas le droit de refuser une 2ème HSA et que vous devrez sans doute vous former sur temps de vacances scolaires ? Cela signifie que l’on augmente en douce votre temps de travail sans le rémunérer davantage.

Quand, pendant des mois, on se gargarise de l’école de la confiance et qu’on refuse de recevoir les organisations syndicales pour dialoguer (on nous a même dit : « vous n’êtes rien ! »), accuser les enseignants grévistes de prendre les élèves en otages est aussi excessif qu’insignifiant puisque les enseignants avaient fait leur travail de correction avec la conscience professionnelle qu’on leur connaît mais ne faisaient que retarder de quelques jours la remise des copies pour obliger le ministère à enfin entamer un dialogue constructif. Le ministre recevait les organisations syndicales et les copies étaient remises dans l’heure : qui a pris les candidats en otages ?