Communiqué du Snec-CFTC : L’Education nationale pourvoyeuse de situations précaires et d’injustices sociales ?
La décision de plusieurs académies de recruter par le biais de Pôle emploi des enseignants non titulaires pour pallier le manque d’enseignants titulaires nous amène, une fois de plus, à attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation des suppléants et délégués auxiliaires de l’enseignement privé sous contrat. L’Enseignement privé sous contrat vit cette situation de précarité depuis fort longtemps. En effet, il dispose déjà d’un « vivier » de suppléants et de délégués auxiliaires. Les enseignants non-titulaires de l’enseignement privé rémunérés par l’Etat sont malmenés par leur
employeur.
Les suppléants du 1er degré, notamment, subissent une très grande précarité :
- – Ils perçoivent mensuellement un salaire à peine supérieur au SMIC (moins de 1 400 euros brut à temps plein) et leur salaire n’augmente que par l’effet de la hausse du point de la fonction publique
- – Ils doivent attendre plusieurs mois avant de percevoir leurs allocations chômage après un véritable parcours du combattant pour boucler leur dossier de demande d’indemnisation.
- – leur salaire est souvent versé avec un, deux, voire trois mois de retard. C’est le cas lorsqu’ils changent de poste de remplacement.
- – les possibilités de devenir titulaires par concours interne sont faibles du fait du nombre très limité de postes mis au concours.
- – Ils disposent d’un dispositif de contractualisation permettant au bout de six ans de service de devenir titulaire. Mais les méthodes de calcul draconiennes excluent un très grand nombre de femmes qui ont été en congé maternité ou parental.
Les délégués auxiliaires du second degré sont à peine mieux lotis.
L’Education nationale qui est l’employeur des agents non-titulaires de l’Enseignement privé ne peut se satisfaire de laisser les milliers de suppléants et délégués auxiliaires dans cette précarité. En tant qu’employeur, l’Etat a le devoir d’assumer ses responsabilités.
Paris Le 01/06/2011