La mise en place d’une politique d’heures supplémentaires massive génère, nous pouvons le voir aujourd’hui, des situations inquiétantes.

Le Ministère de l’Education Nationale a souhaité augmenter le contingent d’Heures Supplémentaires Années distribuées dans les établissements. Pour cela des heures contrats ont été transformées. Les conséquences de ce processus sont aujourd’hui connues : une précarisation certaine des Délégués Auxiliaires et parfois, des lauréats de concours.

Le département de la Mayenne est surtout concerné par des Délégués Auxiliaires qui voient leur obligation de service complétée avec des heures supplémentaires. Ce qui signifie qu’ils n’ont pas un contrat à temps plein, mais un temps incomplet, complété par des heures supplémentaires.

Seule l’Education Nationale pouvait inventer ce procédé ! Les conséquences de ce fonctionnement (nouveau) sont très dommageables pour les personnes concernées.

Prenons le cas d’une Déléguée Auxiliaire qui attend un enfant. Tant qu’elle travaille, elle touchera un salaire correspondant aux heures dont elle dispose (qu’elles soient protégées ou vacantes) augmenté des Heures Supplémentaires Années qui complètent son contrat. Pendant tout son congé maternité, elle devra se contenter uniquement de la part de rémunération correspondant aux heures « contrat ». Les HSA ne seront pas payées ! Ce cas concerne aussi toutes les personnes ayant des HSA et se trouvant en arrêt maladie.

Avec un tel système, des personnes se verront privées d’une partie (parfois très conséquente) de leur rémunération.

Il sera donc interdit de faire des enfants et de tomber malades pour les personnes qui complètent avec des HSA !
Cette situation ubuesque est aujourd’hui devenue une règle. C’est l’Etat qui l’a mis en place, pour des personnels qui travaillent pour lui.

Comment dans ce cadre continuer à recruter des enseignants ? Comment dans ce cas trouver des personnes pour assurer des remplacements ?

A toutes ces questions et inquiétudes nous n’entendons à ce jour que le silence assourdissant de l’Education Nationale et aussi de l’Enseignement Catholique.

Pourtant, les cas ne sont pas isolés. Plusieurs centaines de personnes sont concernées dans l’Académie de Nantes.

Le Snec-CFTC, vigilant depuis la massification des HSA, se mobilise pour défendre ces personnes. Une intervention a été faite auprès du recteur. Dans les établissements les représentants Snec interpellent les directions pour faire cesser ces « abus ».

Faudra-t-il que la source des remplaçants et des nouveaux enseignants se tarisse pour que la gestion purement comptable qui règne aujourd’hui cède sa place à une gestion raisonnable ?Ce qui est certain c’est que règne dans les établissements un climat lourd et difficile. Et pourtant fleurissent des affiches invitant les jeunes à devenir professeur.

Dans ces conditions là ?

Philippe GROUSSARD