Ça pouvait vous arriver !
Juin 2009 : les convocations de correction du BAC sont arrivées et chacun commence à se préparer. Dans au moins 2 lycées privés sous contrat de Loire-Atlantique une nouveauté apparaît brusquement.
Les deux chefs d’établissement préviennent leurs enseignants convoqués pour les corrections qu’ils devront continuer à assurer les cours.
Sur quoi se basent-ils ? Sur un texte ancien exhumé de l’empilement assuré au fil des années ? Sur un nouveau texte publié subrepticement ? Pas du tout ! Apparemment le discours et les confidences à la presse du ministre de l’époque semblent constituer le fondement de cette exigence.
Ah ! La fameuse reconquête du mois de juin ! A plusieurs reprises notre ministre a effectivement dit que les enseignants correcteurs verraient augmenter le taux de l’indemnité de correction mais devraient continuer à faire cours en même temps qu’ils corrigeront.
La circulaire ministérielle mettant en place cette reconquête du mois de juin cite bien l’augmentation de l’indemnité et précise certaines modalités de fin d’année comme les dates de conseils de classes. Mais elle ne fait pas mention d’une nouvelle obligation en matière de poursuite des cours parallèle à la correction du BAC.
De plus, le courrier de pré-convocation (adressé aux enseignants de lycée) signé par le Recteur stipule bien au sujet des corrections que « …cette participation est une tâche prioritaire parmi vos obligations statutaires. ». Il n’écrit pas « une des tâches » mais bien « une tâche ».
Un discours, une conférence de presse, un communiqué, n’ont aucune valeur juridique. Il est étonnant (inquiétant ?) que des chefs d’établissement ne le sachent pas.
Avertis très rapidement par d’efficaces délégués syndicaux SNEC-CFTC, nous avons fait le nécessaire pour leur fournir un argumentaire incontournable et prendre les contacts nécessaires pour faire cesser ce dérapage inquiétant.
La sérénité de la correction des épreuves du BAC ne permet pas que l’on considère les copies comme un élément annexe à traiter par petits bouts lorsqu’on en a le temps.
Nous nous posons cependant une question. Était-ce une interprétation osée ou un ballon d’essai bien orchestré ? N’y aurait-il pas un projet caché ?
Un syndicat ça sert aussi à cela : rester mobilisé même en fin d’année pour défendre vos droits.
Ça pouvait vous arriver !
Ça pourrait vous arriver !